Canal+ poursuit ce lundi 6 mai dès 21h10 la diffusion de la saison 1 de Terminal. Cette sitcom made in France tournée devant de véritables spectateurs raconte les aventures loufoques des membres de l’équipage d’un avion de la compagnie (très) low cost Flywingz… Jack, le commandant de bord bras cassé incarné par Ramzy Bedia, et son équipage (tout aussi à côté de la plaque) ont clairement des préoccupations plus importantes que le bien-être de leurs passagers !
Mohamed Hamidi et Jamel Debbouze (qui nous ont expliqué comment la série s'est inspirée de Friends) se sont partagées la réalisation de ce projet. Au cours du Festival CANNESERIES 2024, AlloCiné s'est d'ailleurs entretenu avec le duo qui est revenu à notre micro sur toute cette aventure...
AlloCiné : Pourquoi avoir choisi l’arène de l’aéroport pour "Terminal" ?
Mohamed Hamidi : Quand tu fais une sitcom, tu as besoin d'un lieu qui soit un lieu de passage, de croisements et aussi où tu puisses faire rentrer plusieurs situations de comédie et de vie. A l'aéroport, il y a les lieux de sécurité, les zones d'embarquement, l'avion, il y a les costumes de l’équipage... C'est très fort en caractérisation des personnages. Donc, l'aéroport un endroit idéal comme l'était l'hôpital pour H. C'est un lieu hyper efficace et hyper inspirant !
Votre humour est corrosif et n’épargne personne. Il n’est pas facile de s’attaquer à certains sujets à notre époque, cela vous a-t-il incité à vous réfréner ?
Jamel Debbouze : On n'a rien retenu. Évidemment, on a écrit selon l'époque à laquelle on vit, avec tout ce que ça implique, mais on ne s'est absolument rien interdit. On a fait comme d'habitude. On a tenté d'être au plus proche de nous-mêmes tout en étant respectueux et subversifs quand on en avait envie.
Avez-vous abordé ce projet différemment par rapport à "H" ?
MH : D'un point de vue purement technique, on a tourné avec des caméras différentes. On a pris aussi une équipe de cinéma ce qui permet d'être dans des choses un peu plus fines, on va dire.
Mais notre grande nouveauté sur ce plateau c’était la tournette, c’est-à-dire un public tournant (…) On faisait par exemple une séquence devant le cockpit, on la jouait deux ou trois fois, puis bim ! Les gradins dans lesquels notre public était assis tournaient sur place
Les gens ne bougeaient pas de leurs sièges et il se retrouvaient [grâce à une rotation de tout le dispositif, ndlr] devant la salle de repos, devant la salle d’embarquement ensuite, devant la salle de sécurité etc. C’est quelque chose de complètement nouveau et de bien plus efficace en tournage.
JD : Pour Terminal, on a également été chercher que des gens de scène qui avaient, selon nous, une facilité d'adaptation face au public. Ce n'était pas forcément le cas dans H, où il n'y avait que la moitié du casting qui avait déjà eu ce rapport à la scène.
Là, on n'a que des comédiens qui sont prêts à improviser, qui sont prêts à proposer, qui enchaînent tout le temps. En plus du rythme que nous imposait le décor, il y a le rythme que nous imposait les comédiens ! J'ai envie de vous dire, c'était plus rythmé partout au final !
Comment se déroulait le tournage d'un épisode de "Terminal" ?
MH : Dans l'idéal, on faisait une journée de répétition, puis deux jours de tournage. On avait des journées de tournage qui allaient de 12h à 18h pour le public. Entre 18h et 20h, on était censé faire des séquences sans public... Le problème, c'est que le public ne voulait pas partir ! Souvent, on faisait alors la totale. On a quasiment tourné 100% de la série en public.
Vous vous êtes entourés de copains pour ce projet. Ont-ils passé une audition ?
JD : Un coup de fil d'abord, une session d'essais ensuite. On avait besoin de constater si nos textes fonctionnaient, si nos comédiens allaient y adhérer, si l'alchimie allait prendre... On n'a appelé que des copains avec qui on avait déjà joué ou avec qui on avait envie de jouer et dont on était sûrs de l'effet d'une certaine manière.
On a quasiment écrit pour eux. Ramzy [Bedia, ndlr], ça a été oui tout de suite. Il avait très envie de refaire de la scène, de faire de la comédie. Après, ça a été très facile d'aller chercher les autres.